Lucievacarme

David Amsellem et Michel Cloup se rencontrent en première année de Lycée, à Toulouse. Tous deux obsédés de musique, ils décident naturellement de passer leurs week-ends à gratouiller. Leur premier choc musical contemporain étant l’album “Psychocandy” des Jesus & Mary Chain, ils décident d’enregistrer une K7 en reprenant l’album dans son intégralité avec une vieille boite à rythme, leurs deux guitares et David au chant. Un ami de David, Patrice Bellanti, rejoint rapidement le duo, tandis que Michel propose à Valéry Lorenzo, avec qui il tape sur des cartons et des guitares à 3 cordes depuis les années collège, de se joindre à eux derrière les fûts. Ils choisissent un nom de groupe (très original-sic) : Les Sales Gosses.

Un premier concert au lycée, lancera les hostilités. Ils commencent à jouer en public l’année suivante pour finir second du fameux tremplin “Hexagonal Rock”, ce sera d’ailleurs leur dernière expérience de ce genre. Ils font circuler une maquette enregistrée en 4 pistes avec un titre furieux rempli de wha-wha façon Stooges “1990” qui sera chroniquée dans quelques fanzines papier influents de l’underground du moment. Vincent Chauvier, jeune nantais en passe de monter son label (Lithium) tombe sur cette cassette et c’est le coup de foudre. Il descend à Toulouse en empruntant l’ambulance de ses parents et leur propose un premier EP “Metal Vox” qui sortira en 1991, enregistré à Nantes lors d’une venue du groupe pour un concert. Il leur propose aussi de changer de nom, à cette occasion ils organisent sur Toulouse un concert-vote où plusieurs noms seront proposés au public, dont Diabologum et Lucievacarme, c’est ce dernier qui obtiendra le plus de suffrages.

Ils commencent à jouer en dehors de Toulouse, se retrouvant en première partie de groupes qu’ils apprécient : Dinosaur JR, Teenage Fanclub, Lush ou encore Stéréolab. Le EP est très bien accueilli par les fanzines mais aussi par certains médias nationaux : les Inrockuptibles en disent du bien, Bernard Lenoir le diffuse sur France Inter, le Melody Maker y va de son petit papier. Michel envoie une copie du premier EP à Sonic Youth, il reçoit une carte postale signée de Thurston Moore en retour avec un “We really dig it !” très enthousiaste. À ce moment-là, Lithium les envoie en studio (à Bordeaux, au Chalet, avec Kid Pharaon derrière les manettes) pour enregistrer leur premier vrai album.

Peu de temps avant, ils ont l’idée de demander si Kim Gordon serait ok de participer à une chanson et la réponse est positive, ils devront en échange leur envoyer une transcription du texte de “Ça plane pour moi” que Sonic Youth s’apprête à enregistrer. Kim chantera en Français et par téléphone, la communication n’est pas très bonne, son accent Français non plus mais la prise est en boîte.

L’album “Milky Way” sortira en 1992 et recevra un très bon accueil critique, le groupe est alors considéré comme le premier groupe français d’inspiration “noisy-showgaze”. Ils donneront quelques concerts dans tout le pays.
Michel reçoit un appel d’un gros tourneur Parisien chez ses parents, Sonic Youth souhaitent que Lucievacarme ouvre pour eux à Marseille, au théâtre du moulin, à l’occasion de la tournée de l’album “Dirty”. Le 28 novembre 1992 sera le dernier concert de Michel avec le groupe. En parallèle, Michel a commencé l’aventure Diabologum quelques mois plus tôt  et  décide de quitter Lucievacarme.
Le groupe continuera quelques années à donner des concerts et à sortir des enregistrements avec un nouveau membre.

David Amsellem : Voix, guitare.
Michel Cloup : guitare.
Patrice Bellanti : basse, choeurs.
Valéry Lorenzo : Batterie.

Discographie